17 mars 1942 – 18 février 2014
Sa personnalité, sa vie : cette page vous permettra sans doute de mieux connaitre Joyce ou, peut être, de la découvrir. Ce qui compte c'est ce que chacun en retiendra à la fin. C'est sans doute ce qu'elle aurait voulu : elle était ce qu'elle voulait être et que chacun se fasse son opinion.
Ce qui peut surprendre au premier abord c’est l’éclectisme du travail de Joyce. Tout part d’une idée, d’un intérêt soudain. Au départ, sans doute, la recherche d’une réponse Cette démarche se retrouve même dans son univers pictural. Vient ensuite un travail énorme de recherche voire d’expérimentation. La liberté qu’elle a su garder tout au long de sa vie lui a permis cet immense privilège.
Toutefois, en toile de fond, restait une recherche de la perfection et de l’esthétique. Sa vie fut le fruit de sa passion pour l’art et pour l’homme..
« Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion » nous a-t-elle d’ailleurs crié en partant.
Joyce a réussi à bâtir sa vie autour de ses propres actions, sans jamais être ni dominante, ni dominée. Elle n’en avait pas moins un fort caractère. Comment pouvait-il en être autrement quand on fait partie d’une famille de onze enfants. ? Elle se devait de garder sa place.
Sa personnalité, son identité, elle la trouva avant tout dans la peinture. Peut-être, était-ce là le meilleur moyen de s’affranchir des conventions, du conservatisme ambiant ? Malgré son éducation, elle faisait sans doute partie de cette génération quelque peu réfractaire. Son parcours scolaire avait été atypique. Bien vite elle rejoignit l’école de graphisme d’Utrecht.
Plus responsable que rêveuse, elle s’affirmera dans ses livres. En écrivant, Joyce a assumé son regard, ses penchants, ses révoltes. Au-delà de la tâche en elle-même, même si Nol, son mari possédait une maison d’édition, il faut lui reconnaître son courage d’avoir écrit et publié sur certains sujets.
Toujours avec modestie, jusqu’au bout elle a voulu rester maître de ses actes et de son destin. Pour le meilleur et pour le pire, elle demeura en adéquation avec ses valeurs personnelles répudiant toutes croyances ou convention futiles parfois si éloignées de la vie.
Alors, existentialiste ? Oui sans doute, mais avec une réelle confiance en l’humain.
Sa forte personnalité n’empêcha pas Joyce de partager et de faire partager.
Elle le prouva bien sûr au niveau familial avec son mari et les deux enfants à qui ils donnèrent une seconde chance.
Pour Joyce, partager, c’était souvent commencer par connaître le sujet sur le bout des ongles ; connaitre et pratiquer l’art ; connaître l’histoire des lieux et des gens ; Sans cesse, il lui fallait apprendre et elle s’y attacha jusqu’au bout avec une insatiable curiosité.
Au travers de ses livres, de ses expositions, elle a fait découvrir le travail de peintres et parfois, timidement, son propre travail. Fouinant jusque dans les racines de sa propre culture, elle a fait ressortir des personnages plus ou moins sympathiques. Pionnière, elle a mis en lumière des artistes parfois marginaux. Tout naturellement, à la fin, elle a voulu mettre en valeur son village d’adoption. Elle éprouvait dans ce partage un réel plaisir mais savait dissimuler cette fierté..
Etait-ce la maladie ? Son recul envers la vie lui avait finalement conféré une vraie sagesse. Puissent un jour ceux, heureusement peu nombreux, qui l’ont critiquée avec une inconsciente violence, comprendre cette sensibilité, cette soif de partage et cette légèreté envers quelques conventions.
(cliquer sur les tableaux pour les agrandir)
Etudiante en arts graphiques à Utrecht et diplômée du collège d’art d’Amersfoort, elle travailla pour un magazine hollandais puis fut professeur d’art avant d’ouvrir son propre studio. Autant dire que Joyce maitrisait à la perfection son art.
Croquer une nature morte, un paysage ne lui posaient pas de difficultés. On pourrait même dire que cela ne l’intéressait pas, elle s’ennuyait. Ce qui l’intéressait c’était l’humain avec sa destinée, sa place, son rôle.
En s’appuyant sur sa formation, elle est devenue une extraordinaire portraitiste.
Dans son village, être peint en à peine plus d’une heure directement à l’huile tout en discutant et être à la fin si reconnaissable, a forcé le respect de bon nombre.
Là aussi, cela n’était que simple coup d’œil et simple technique. En fait Joyce n’a été satisfaite que par le nombre. Elle imaginait tous les habitants réunis.
Aujourd’hui, dans la pièce du conseil municipale l’œuvre entoure le spectateur. Il a effectivement l’impression de se retrouver au centre du village, au milieu d’une sympathique foule.
Dans son livre « Southeast Asian Art Today », Joyce prend plaisir à dialoguer avec Eng Hwee Chu, une peintre Malaisienne. Elle décrit avec beaucoup plus d’enthousiasme son œuvre qu’elle ne le fait avec les autres artistes. C’est indéniable, le courant passe entre les deux femmes. Au début Joyce écrit : « Tandis que les artistes masculins ont tendance à utiliser des modèles qu’ils reproduisent pour faire passer leur message au monde, les artistes féminins sont moins ambitieuses, elles orientent souvent leurs idées à partir de leur image dans le miroir. »
Comme Eng Hwee Chu, Joyce recherchait une vérité, celle d’un moi intérieur. Tour à tour elle accepte, apprécie, rejette, se révolte et se résigne. Parfois la peinture peut être trompeuse, il ne faut pas la prendre stricto sensu. Ainsi elle qui est si frêle, elle peint des femmes girondes. « Par gourmandise » : nous dira avec humour Laurent Félix Faure. L’aspect physique de ce qu’elle représente n’est en effet souvent qu’un concept avec parfois une pointe d’humour.
Quelques uns de ses amis, artistes pour la plupart, n’ont pas osé, ou ne se sont pas sentis capables, de parler de la peinture de Joyce. De peur de la trahir mais aussi certainement parce qu’à la fin c’était devenu une telle recherche intérieure qu’elle en était intime.
C’est d’ailleurs pourquoi les quelques paragraphes qui suivent sont sans prétentions. Ce ne sont que quelques descriptions ou quelques impressions discutables. Ils n’ont pour seul but que d’essayer de comprendre et de faire comprendre ce que Joyce tentait de nous dire, de nous crier parfois. Sa peinture est le reflet d’une vie, d’états d’âme.
Les œuvres majeurs de Joyce sont en général d’un format assez important. C’est certain, elle devait y trouver une certaine liberté et une certaine aisance du geste, elle qui par ailleurs n’était pas expansive.
Dans une de ses dernières œuvres, « Portrait d’un village », la toile devient extensible. Elle ne peint pas un visage, elle en peint cent et les réunit pour en faire un seul portrait, celui du village. Ainsi, avec plus de force, elle remercie les gens qui l’ont adoptée. La peinture n’est pas prétentieuse, elle est généreuse.
Elle peindra un tableau énorme de « Coco », son chien. Qu’importe la destination, cela n’est que bassement matériel par apport au sentiment.
La composition est souvent très simple. Pas de recherche sophistiquée de lignes de force, pas de dynamisme excessif. Tout semble posé. Cela en devient presque informel, hors mode. Ca pourrait paraître innocent mais ça ne l’est pas. Le cadrage reste presque carré, tout au plus rectangulaire sans jamais devenir panoramique. L’œil n’a pas à aller chercher des repères de droite et de gauche. En fait, Joyce impose.
Le message doit être clair et compréhensible. Petite déformation professionnelle, elle inclut des mots dans certains de ces tableaux, souvent en latin. Limite-t-elle son public à quelques initiés ? Veut-elle garder une part de mystère où tout simplement aime-t-elle cette langue ancestrale et quasi universelle ?
La légende devient
partie intégrante de l’image comme si elle avait peur d’être incomprise où comme si elle nous indiquait la direction pour aller au delà ?
Joyce s’est essayée à l’abstrait mais elle a jugé le résultat catastrophique. Pourtant elle admirait et était sensible à ce style.
Lors de son séjour à Singapour Joyce avait utilisé des couleurs éclatantes mais toujours avec une certaine modération. Cela se retrouve dans quelques portraits d’expatriées. La lumière voulait ça mais le contraste apportait dans certains tableaux un dynamisme en opposition avec les portraits de femmes au repos.
De retour en Europe où, finalement elle se sentait mieux, elle est revenue à sa palette préférée. Même pour « les portraits » les couleurs restent sourdes et terreuses dans d’autres tableaux, elles sont carrément sombres.
A Autichamp, Joyce avait du temps pour peindre. Elle ne cherchait pas à plaire.et, comme toujours, ne voulait surtout pas faire du « commercial ». Souvent libre et parfois seule, elle continua son travail intérieur. Son atelier était au nord, tranquille, la lumière y était douce, parfois rasante en hiver, comme au Pays Bas.
Si les contrastes ne sont jamais violents, la peinture de Joyce n’en est pas pour autant ennuyeuse. Parfois, elle utilise l’actualité, datant ainsi plus ou moins volontairement son œuvre,
Au premier abord, on pourrait être amusé de retrouver le président Obama, le Pape, une poupée Barbie ou Ben Laden. En fait, on est attiré, attentif.
Tout n’est que stratégie, au travers de ces hommes, des objets,
Joyce transmet des concepts. Le président Obama n’est qu’autorité suprême, un père admiré peut-être. Ben Laden n’est qu’oppression envers les femmes. Le Pape n’est que convention et la poupée
Barbie une jeune fille trop parfaite. C'est l'enfance aussi.
Joyce, comme beaucoup de néerlandais, bénéficia d’une vraie tradition picturale. Lorsqu’elle était à Singapour, au sein de la petite galerie qu’elle avait montée en parallèle à l’édition, elle exposa quelques grands noms de la peinture contemporaine. Avec cet œil exercé et avec sa modestie, toujours en recherche de perfection, elle a sans doute été trop critique et trop sévère envers elle-même. Elle est toujours restée discrète sur son travail et n’a exposé ses tableaux que rarement et ce pour un public trop proche. C’est bien sûr, à lui que s’adressait en priorité son message mais n’était ce pas à tort ?
Elle écrivit plusieurs livres et participa avec Nol à la rédaction
et à la publication de nombreux ouvrages et de quelques revues. Nous ne les citerons pas tous car ils connurent une période très productive à Singapour. Ceci n'est pas pour autant une sélection,
ce sont ses travaux les plus personnels.
Ecrit en 1976, ce petit recueil s’apparente à un essai. Il regroupe
des poésies sur des sujets des plus divers. Il est illustré de dessins souvent humoristiques. Il fut édité à Utrecht. Joyce avait 34 ans.
Né à La Haye en 1925, élevé par des parents libres penseurs, Poncke
Princen tenta de fuir le nazisme. Il fut capturé en France par les Allemands et enfermé dans un camp de concentration. Après la guerre, il s’enrôla dans
l'armée néerlandaise et fut envoyé en Indonésie pour la soi-disante «opération de police», Le but de cette dernière était de rétablir la domination coloniale. Révolté face aux violences de ce qui
n’était qu’une nouvelle guerre, Poncke sympathisa rapidement avec les nationalistes et, en 1948, déserta pour la guérilla.
Plus tard, malgré son élection au parlement
indonésien, il restera dans l’opposition face aux régimes autoritaires locaux. Cela lui vaudra plusieurs séjours en prison. Malgré les épreuves,
malgré la violence, malgré la maladie, jusqu’à la fin de sa vie il luttera pour les droits de l’homme. Il est décédé en 2002.
En Hollande Poncke Princen reste encore aujourd’hui un personnage des plus controversé : traitre pour les uns, héros pour les autres. Durant l’année 1994, avec l’obstination d’une vraie journaliste free-lance, Joyce réussit à obtenir d’innombrables heures d’interview. Elle les a retranscrites dans ce livre qui mériterait d’être traduit tellement les choix de cet homme furent lourds de conséquence pour lui et pour les siens.
Ceci est un autre
travail de journaliste de Joyce, en collaboration avec un spécialiste, le Dr Jaap Kraaijenhagen. Ce livre traite de la chirurgie esthétique et plastique. Il est à la fois technique (dessins très
explicites : âme sensible s’abstenir) et objectif (complications possibles, aspect psychologique, coût etc.…).
Il fut édité en 1995.
Cette revue s’adressant aux professionnels et aux amateurs éclairés, comportait des articles techniques et tentait de mettre en avant des talents. Joyce s’occupa surtout de cette dernière partie. Au travers de portfolio, elle permit à quelques photographes de se faire un nom. Cependant la Chine et le sud-est asiatique se réveillaient à peine et n’étaient pas prêts. La photo ne passionnait que quelques expatriés et le numérique allait changer la donne. La publication fut arrêtée au bout de six ans.
Publié en 1996, ce superbe ouvrage, écrit en collaboration avec cinq autres experts meten valeur les artistes contemporains, peintres et sculpteurs, les plus prometteurs du sud est asiatique à savoir l’Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour et la Thaïlande. Ces artistes ont été sélectionnés pour leur intégrité et leurs idées novatrices susceptibles d’influencer d’autres générations.
Imprégnés d’un riche héritage ethnique, ces peintres et sculpteurs explorent des univers en marge de leurs cultures. Ce livre démontre leur identité et leurs interprétations uniques que les influences occidentales n’ont fait que libérer. Ils prennent souvent le risque d’être en équilibre sur la frontière de leurs conventions sociales. Dans des pays pas toujours prêts, politiquement et moralement, ils sont quelques fois considérés comme rebelles mais le développement du tourisme et des médias sont une chance. L’engouement des marchés occidentaux, parfois avec un manque de discernement, est aujourd’hui réel.
Les textes, vont jusqu’à analyser comment chaque notion est véhiculée et avec quelle technique selon la région. C’est un livre remarquable sur un art surprenant et à part : à conseiller à tous les amateurs de créations contemporaines.
Il a été écrit en 2001. Mariée à 14 ans, veuve à 16, la nièce de Jean de Bavière renforçait ses positions dominantes au gré des alliances. Dans ce contexte de luttes de pouvoir Joyce nous trace un portrait et une période de la vie de celle qui resta la comtesse de Hollande.
Ecrit en 2007, ce roman retrace le parcours de cet officier de la compagnie néerlandaise des Indes orientales nommé en 1618 gouverneur. Il voulait implanter les hollandais comme colons mais la situation était délicate. Les princes locaux supportaient mal les exigences de ces nouveaux venus et les anglais n’étaient guère coopératifs. Coen, homme sans aucun scrupules, réussit néanmoins à arriver à ses fins.
Ecrit en 2003. Anton Mor, peintre de la cour est à son apogée. Il connait à la fois la gloire et la banalité de sa famille à Utrecht. Ceux qu’il peint, ses clients, sont des hommes de pouvoir. Il est au centre des tensions entre catholiques et protestants, alimentées par la crise sociale. Elles mèneront le pays à une guerre de 80 ans. Joyce nous fait vivre ces moments de l’intérieur, au travers des conversations et des pensées de ces personnages.
Ne voulant dissocier l’ensemble des portraits des habitants du village qu’elle avait peints, Joyce avait en tête d’éditer un petit livre regroupant tout ces visages et parlant de chacun d’eux. Avant l’exposition, un peu précipitamment, elle publia cet ouvrage qui lui valut malheureusement quelques reproches. Quelques personnes auraient aimé être consultées. De plus, malgré un travail énorme, son français restait imparfait et pas moins de quatre ou cinq correcteurs se sont succédés dans l’urgence chacun à leur manière.
En Hollande il n’y a pas de volets aux fenêtres. Inévitablement on est plus ouverts à certains sujets. Ici, il faut le reconnaitre, les gens on peur du « qu’en dira-t-on ? ». Petit choc de culture, ce livre n’en reste pas moins un témoignage : notre village vu en toute simplicité par une autre européenne.
« Par amour pour ce village, pour ce paysage, par amour pour la beauté et l’art, nous avons créé « Alticampus » en novembre 2012.
Moi qui n’étais qu’un lourdaud désirant montrer l’esthétique des choses banales et voulant défendre son jardin, Joyce m’a plongé dans son monde. Au fil des jours, elle m’a permis de rencontrer des personnes formidables : des hommes et des femmes engagés, militants et talentueux.
« On est rien sans les autres » disait-elle. Pour son village, elle a ouvert en grand son carnet d’adresses.
Comme nous, elle était consciente de la beauté et de la fragilité de ce lieu. Elle aurait aimé qu’Autichamp devienne un village d’art tout en restant vivant. Elle aurait aimé qu’il retrouve sa noblesse passée, sa notoriété.
Au départ, nous n’étions qu’une poignée, alors je lui ai donné « carte blanche » sans soupçonner qu’elle avait une telle imagination.
Elle savait chercher la perfection tout en gardant une simplicité étonnante. Une soirée se devait de contenter l’esprit et le corps. Les oreilles, les yeux voire la gourmandise devaient être flattés. Joyce savait recevoir ses hôtes.
L’été dernier, on a quelques fois failli se noyer sous les flots de son dynamisme mais aujourd’hui je me rends compte du bonheur que nous avons eu à répondre à ses désirs.
Nous avons partagé une amitié sincère. Sous cette frêle silhouette, toujours élégante, se cachait une grande dame à l’intelligence et à la générosité remarquables. Elle avait un regard lucide sur la vie et ses valeurs étaient essentielles.
Elle ne se vantait jamais de son passé. Pourtant elle avait été graphiste, professeur de peinture, galeriste, rédactrice, écrivain. Aujourd’hui, avec humilité, elle faisait tout pour s’intégrer à la vie de notre village. Elle aurait aimé que tous les habitants partagent sa passion pour l’art.
Nous ne sommes pas près d’oublier ce sourire tendre et complice. Ni ce charmant français, parfois un peu bancal, qu’elle s’attachait à améliorer de semaines en semaines.
J’en suis persuadé. Elle était fière de ce titre de co-présidente d’Alticampus.
Je sais que l’un de nous lui a dit aux derniers jours qu’elle avait été comme une étoile filante qui avait illuminé le ciel d’Autichamp. On m’a aussi dit que, pour elle, Alticampus fut un peu son bouquet final.
Je crois qu’au travers de sa culture un peu différente, de ses peintures, des projecteurs braqués, elle a fait vibrer les couleurs de ce village … toutes les couleurs de l’obscurité à la lumière. En artiste accomplie, elle a su parfois nous bousculer mêlant parfois humour et révolte.
Alors merci Joyce et merci à Nol, son mari, pour cette liberté vitale que nous avons partagée.
Merci à vous aussi, ses amis. Elle nous l’a crié jusque dans ses derniers e-mails : elle vous aimait. »
André BIGOT